La première soirée était lancée. Tout le monde faisait plus ou moins connaissance. Des petits groupes de discussions se dessinèrent, et Capucine trouvait que c'était le moment idéal pour se mettre à l'écart et faire place à l'observation. Elle s'approcha donc de la piscine, trempa légèrement sa main dans celle-ci, puis enleva ses chaussures afin de pouvoir mettre ses pieds dedans. Puis elle posa son regard sur un petit groupe qui parlait.

Je venais d'entrer dans la maison des secrets, elle est comme je pouvais l'imaginer. J'avais une coupe de champagne en main, je regardais les candidats. Certains faisaient déjà connaissance autours de la table, et on pouvait distinguer des petits groupes. Pour ma part j'écoutais les habitants mais n'y prêtais pas attention. J'aperçus alors une jeune femme seule, trempant ses pieds dans l'eau. Je m'approchais d'elle marre d'entendre le nom des chats d'une candidate. " Attention à ne pas te noyer." Je ne savais pas quoi dire, mais je pris place à ses côtés.

Du peu qu'elle entendait, les conversations avaient l'air d'un ennuis. Dans un groupe, ils parlaient des boîtes de nuits qu'ils fréquentaient, dans un autre, ils se racontaient leur vie. Plus basique, tu meurs. Elle traînait ses pieds en long en large et en travers dans l'eau quand une voix se fit plus forte à côté d'elle. Elle se retourna; il s'agissait d'un jeune homme, qu'elle ne connaissait pas encore. Enfin, par là elle voulait dire qu'elle n'avait pas encore eu l'occasion de se présenter à lui. Il fallait dire qu'avec tout ces candidats, elle n'avait pas franchement envie d'aller taper la discussion à tout le monde. Elle se décala, puis souris légèrement. « A moins que mon secret soit que j'ai une naine et que ça ne se voit pas ou que tu me pousses dans l'eau pour avoir un candidat en moins, aucun risque ! » lança-t-elle, en plaisantant.

Les candidats me semblaient à première vue fort ennuyants. Cela faisait à peine cinquante minutes que nous venions d'entrer et chacun parlait déjà de sa vie, énumérant les boites branchées qu'ils fréquentent, les magasins où ils mettent les pieds, etc. Je ne me reconnaissais pas là dedans. Je vis une lueurs d'espoir au bord de la cuisine. Une fille plutôt grande, cheveux bruns, longs, semblant ne pas vouloir se mêler aux autres candidats. J'étais plutôt content de trouver quelqu'un comme moi. Je vins m’asseoir à ses côtés, en position d'indien. «Qui te dit que je ne suis pas un sadique qui voudrait éliminer tous les candidats de cette maison ? Il faut se méfier des apparences. » dis-je plongeant mon regard dans l'eau.

Elle laissa échapper un petit rire. Après tout, il avait raison. Se méfier des autres allait devenir son quotidien, un coup à devenir parano ... C'était le prix à payer pour aller le plus loin possible dans l'aventure. Elle se tourna légèrement vers lui. « Par sadique, tu entends un homme sans moral ni scrupule qui pourrait enterrer l'un d'entre nous dans le jardin pour nous faire dessus 5 minutes après sans qu'on s'en rende compte ? » lui demanda-t-elle, faisant la moue ainsi que l'air effrayé.

J'affichais un sourire malicieux aux paroles de la brunette. « Ouais, tout à fait. La prod' a voulu faire dans le trash cette année ! » je gardais toujours mon sourire, quant à la jeune femme, elle faisait mine d'avoir peur de moi. Je ne connaissais pas encore son prénom, je tendis ma main vers elle afin de me présenter. « Simon, enchanté. »

Décidement, elle était tombé sur le plus gros cas de l'aventure. Enfin, assez gros pour qu'il rentre dans les mêmes délires qu'elle. Mais c'est bien, c'était marrant. Au moins elle était sûr que l'aventure allait être moins difficile avec des gens comme lui. Elle pouvait enfin mettre un nom sur un visage : il s'appelait Simon. C'était mignon Simon. Elle avait un copain qui s'appelait comme ça. Elle secoua la tête puis tendit elle aussi sa main pour attraper la sienne. « Moi c'est Capucine. Je trouve qu'on a fait une bonne entrée en matière au niveau de la conversation. » s'exclama-t-elle, en lâchant sa main.

La jeune femme semblait amusée, du moins c'est ce que je pense étant donné qu'elle n'est pas encore partie en courant. Je sentais qu'on pouvait bien s'entendre et qu'elle semblait être dans le même trip que moi. Elle se présenta à son tour. J'éclatais de rire face à son prénom. « C'est pas le nom d'une sorcière ça Capucine ? » J'affichais un grand sourire, je ne voulais pas me montrer méchant envers elle. « Ca me convient tant que tes sujets de conversations ne tournent pas autours de tes chats ou des boites que tu fréquentes. ».

Ah ah ah. C'était pas très étonnant le coup du prénom. En fait on lui faisait à chaque fois. Le plus souvent en soirée, les mecs bourrés qu'elle ne connaissait pas. « Apparemment, c'est aussi un nom de singe, d'un cheval ou d'un canard, au choix. » retorqua-t-elle, sous le ton de l'ironie. Puis elle retira ses pieds de l'eau, un petit vent se faisant sentir il ne faisait pas vraiment chaud. « Je suis phobique des chats, ça risque pas. Après, les boites de nuit, je te promet rien ... » continua-t-elle, avec un petit sourire vicieux.

C'est alors que je regrettais mes mots, on devait en effet souvent lui faire des réflexions sur son prénom. Moi qui voulait me faire original, c'est raté. Puis la dénommée Capucine enleva ses pieds de l'eau, en effet, il ne faisait pas vraiment chaud. Étant donné ce petit vent frais, et le soleil qui se couchait. «Bon point. » dis-je lorsqu'elle avoua sa phobie envers les chats. Je passais alors aux aveux. « J'avoue être aussi abonné aux boites de nuits.. » Après tout, je n'étais pas supérieur à l'un de ces habitants.

L'allusion sur sa phobie des chats aurait très bien pu le faire rire. Même pas. Au contraire, il pensait que c'était une bonne chose. Cela se confirmait, il était vraiment bizarre. C'était la première personne à qui elle parlait et elle tombait sur un type bizarre. « Moi c'est un peu pareil, mais ça serait pas franchement intéressant de raconter ma vie en boîte de nuit. » conclut-elle. Elle jeta un énième coup d'oeil aux autres, avant de poser ses yeux dans l'eau de nouveau. « Parle-moi un peu de toi. » lui demanda-t-elle, du tac-au-tac.

J'étais heureux lorsqu'elle me dit qu'elle n'allait pas me raconter ses péripéties de boite de nuit. J'étais partit m'isolé afin de ne pas entendre ces histoires de la part des autres candidats ce n'était pas pour les entendre de sa bouche. Capucine me demanda de parler de moi. « Je suis un petit con et j'aime bien les pâtes, à ton tour de me révéler quelque chose sur toi. » Un petit jeu afin de connaitre rapidement l'autre.

Capucine explosa de rire. Ce n'était pas vraiment le genre de présentation à laquelle elle pensait. Elle reprit son sérieux, puis pris la pose qui allait avec. « Pour ma part je suis plutôt une peste adorant les sushis. Ca fait plus sophistiqué. » lui répondit-elle, d'un air faussement prétentieux. Elle allait pas lui dire qu'elle aimait le cassoulet, ça ne faisait pas vraiment féminin, et puis elle ne voulait pas qu'il se barre en courant non plus.

Capucine se présenta à son tour, mettant en avance son amour pour les sushis. C'était un nouveau bon point pour la demoiselle car j'adore moi aussi la nourriture japonaise. Il est vrai que sa présentation ne m'étonnait pas non plus, ça devait être son style. « J'adore aussi la bouffe japonaise, mais rien de mieux que les nouilles ! » Dis-je un sourire aux lèvres.

Ca y est, LE sujet était lancé. La bouffe japonaise. Le pêché mignon de Capucine. En fait, quand ça parlait de bouffe, elle était toujours présente. « Les nouilles ? Vraiment ? J'aurais pensé que t'étais plus ... Cuisses de grenouilles, un truc dans le genre. » le questionna-t-elle. Les nouilles ? C'était pas trop son genre. Elle avait eu une mésaventure avec : elle s'était étouffée alors qu'elle regardait un reportage à la télé.

Cela faisait déjà quelques minutes que je m'étais isolé des autres candidats avec Capucine. Nous ne parlions pas de banalités de la vie, mais de la nourriture. La nourriture représente beaucoup pour moi. « Les cuisses de grenouille ? Mouais, je préfère les escargots. » dis-je en regardant vers le ciel avant de reprendre mes propos. « Toi tu es plus quoi ? Pâtes au citron, St-Jacques ?. » dis-je afin de la charrier.

Elle arqua les sourcils. Se foutait-il d'elle ? Très certainement ! Après tout, il n'avait pas tord. Mais c'est pas de sa faute, la nourriture était un point très important pour elle, voir vital. « Mmmmh ... Le cassoulet ! C'est une valeur sûr, le cassoulet. » lança-t-elle, limite en criant. Elle se retourna pour voir si quelqu'un avait entendu, apparemment non.

Notre débat était donc partit en direction de la nourriture. Nous continuons à parler autours de ce sujet. Moi qui pensais que Capucine était plutôt nourriture sophistiqué elle m'avoua son penchant pour le cassoulet. Je me mis à rire. « Je ne te pensais pas comme ça. » dis-je toujours amusé. « En boite ou tu le prépare ? » il y avait une différence entre les deux.

Ca y est, elle était grillée. En un fraction de secondes, elle était passé de la jeune fille raffinée à une vieille campagnard fan de saucisses et de pois. C'était sympathique. « Je suis une fille pleine de surprise que veux-tu. » lança-t-elle, avec un léger clin d'oeil. Quand il lui demanda comment elle préférait son cassoulet, elle prit un air offusqué. « Sûrement pas en boîte, ça va pas la tête ! » s'écria-t-elle.